Boudons pour la bonne cause...

Aujourd’hui une interview express de Justine Maillard, l’esprit créatif derrière « Paris, ma jolie », à travers son récent projet d'association nommée « Les Boudeuses ».
Si vous ne la connaissez pas encore voici la première interview So Burlesque de Justine pour en savoir plus sur son projet, et mieux connaitre cette artiste de talent, qui ne manque pas d’idées… C’est d’ailleurs ce qui m’amène à interviewer une nouvelle fois Justine…
 
 
 
 
Miss Anne Thropy by Justin Maillard pour 'Paris, Ma Jolie'
 


- Salut Justine, tu as eu une actualité très remplie ces derniers temps, peux-tu nous dire comment tout s’est passé et notamment ton exposition au Bouillon Racine et au Pharamond à Paris ?
 Justine Maillard : Salut ! Effectivement, cet été a été très intense et chargé en émotions ! « Paris, ma jolie » est toujours en résidence au Bouillon Racine et au Pharamond, deux établissements de grande renommée sur Paris, écrins art-nouveau délicieux... un régal !
 
L'après-midi de vernissage a été un franc succès ! Nous avons reçu, en plein été et au beau-milieu de l'après-midi plus de 80 visites pour cette revue surprise, autour de la poétique du projet. J'avais invité avec amour les artistes Vivi Valentine, Louise de Ville et Miss Anne Thropy à venir s'effeuiller à l'occasion, car ce sont les rencontres phares de la création du projet ; ces artistes, à travers leur art et leur implication dans « Paris, ma jolie » ont porté chacune leur pierre à l'édifice de ce projet et cela a engendré une réflexion, une nouvelle dimension à ma recherche artistique.
 
J'avais le désir de les mettre en avant sur cet événement qui, sans elles, n'aurait pas eu la dimension rayonnante que nous attendions ; ici, « Paris, ma jolie » a pris vie sous nos yeux, comme une invitation au voyage, dans un écrin d'époque... !
 
Ces artistes ont eu un réel coup de cœur en mon projet, toute la dimension historique et la richesse du burlesque se dessinait à travers cette petite revue, d'une heure, réalisée à l'occasion ; les univers artistiques s’enchâssaient : un tableau vif, plein de couleurs et de magie sur fond d'électroswing où mon ami, le DJ électroswing Kiwistar, était venu performer !
 
 
Exposition "Paris, Ma Jolies" au Bouillon Racine, Paris
Photo by Alexandre Massin

- Tu es de retour à Montpellier, à la tête d’une association,  « Les Boudeuses », comment t’es venue l’idée de cette association et quel en est l’objectif ?
 Justine Maillard : « Les Boudeuses », à l'origine, c'est un petit grain de folie, un éclair créatif, un petit coup de poing posé sur des réflexions personnelles ; une envie de renouveau, une envie fraîche et dynamique d'entreprendre et de faire fleurir l'espoir « que tout est possible ». À travers mon parcours personnel d'artiste photographe, j'ai fait un tas de rencontres. De très belles rencontres. Des échanges qui fleurissent, qui sèment l'idée ; j'avais un très joli jardin d'envies et de projets. C'est en parlant avec des amis qu'il nous est venu l'envie de mettre nos folies créatives à portée de causes qui nous tiennent particulièrement à cœur, qui nous touchent au plus profond de nous-même.
 
Officiellement, l'association comporte un petit bureau, constitué d'un « minimum vital », aujourd'hui, je ne compte plus le nombre d'amis qui nous soutiennent au quotidien. C'est une hiérarchie horizontale et les mots d’œuvre sont « partage » et « générosité ».
 
Les grands axes sont bien évidemment montés par l'association, pour un souci d'organisation afin de permettre la viabilité et le développement du projet. Mais c'est tous ensemble, comme une bande de copains, en s'amusant comme de joyeux enfants, que nous avons monté ce festival !
 
Pour parler de ma position dans l'association, j'ai de suite apporté, en tant que directeur artistique et porteur de projets, ma volonté d'articuler la première action autour d'Octobre Rose, le mois pour la lutte contre le cancer du sein car j'y suis très personnellement attachée. Mon désir d'allier la lutte contre le cancer du sein et une manifestation autour de la mouvance burlesque sous forme de festival a découlé tout naturellement de mon expérience personnelle, au cours de mon travail d'artiste photographe.
 
J'avais envie de mettre à l'honneur ces personnes qui m'ont porté, qui m'ont soutenue et qui ont fait évoluer ma vision de la société.
L'art de l'effeuillage burlesque et le mois d'Octobre Rose, coquinement et élégamment, se marient tout naturellement. Amusement, joie de vivre, harmonie, bonne humeur, glamour et dynamisme vont pétiller, scintiller pour mieux faire rayonner une onde d'espoir sur la lutte féminine pour cette cause très noble.
Mes amis de la scène burlesque, spécialement venus de Berlin, Paris, Bruxelles ou encore Genève, pour la belle cause ; car le burlesque est aussi un message d'espoir et de renouveau délivré avec passion et élégance.
L'objectif de l'association « Les Boudeuses » est de « revaloriser et de reconsidérer l'image à travers les Arts, la culture et les médias actuels ».
Vague tu me diras, et vaste sujet... prétexte à toute forme de réflexion, tout échange, toute richesse et pour partage !
 Aujourd'hui, le burlesque est à l'honneur... qu'en sera t'il pour demain... ?
On y travaille déjà !!
Wilfried Nass, président de l'association « Les Boudeuses » : Le nom des « Boudeuses » est le fruit d'un jeu de mots. D'une part, le simple sens du mot évoque à la fois la féminité, clé de voûte de l'association mais aussi le mécontentement unisexe de ses membres vis à vis de la situation de « l'humain ».
Le fait de privilégier le féminin pour définir un groupe composé des deux sexes est aussi une manière de tirer la langue à cette stupide règle française qui stipule que le masculin l'emporte toujours dans un groupe, peu importe la proportion de pénis que celui-ci comporte.
D'autre part le terme « Boudeuses » renvoie aussi aux boudoirs, ces salons qui permettaient à la femme (qui renvoie donc dans notre éthique à l'humain) de converser intimement avec ses consoeurs. Le terme fait donc aussi office de miroir du manque d'intimité dont nous faisons tous les frais à notre époque.
 
 
- « Les Boudeuses » lancent une campagne de récolte de fonds pour la bonne cause et pour ton association, de quoi s’agit-il exactement ?
Justine Maillard : Cette fois, nous propulsons sur Ulule (notre plateforme choisie pour réaliser nos campagnes de financements) une collecte de fonds pour obtenir le moteur financier qui permettra de mettre « la petite graine » dans les investissements externes du projet.
Défraiements, logements, frais annexes... L'association doit avancer les frais pour la Grande Revue « Quand Octobre, rose, s'effeuille... », qui se déroulera le 14 octobre à la Salle Pétrarque dès 20 heures, avec la queen of burlesque 2012 Lada Redstar, notre diva chérie Miss Anne Thropy et l'incroyable Brian Scott Bagley !
Nous sommes incroyablement émus de pouvoir les accueillir dans notre première édition ! Ce sont des artistes spectaculaires, des icônes de la scène burlesque et même... des fondateurs pionniers de la scène actuelle internationale.
Pour préparer cet événement, nous sommes en attente (croisons les doigts, la réponse tombera rapidement!!) de financements à grande échelle ; en attendant, il faut bien amortir...
Nous proposons donc, en échange de chaque don, des contreparties exclusives : un petit badge aux couleurs de l'asso' avec la petite mascotte mignonne comme tout réalisée par notre illustratrice, Claudine, des pasties à l'image de l'association réalisés par So burlesque mais surtout... des places préférentielles pour la Grande Revue du 14 octobre.
Pour un don de 35€, vous pouvez avoir les meilleures places pour admirer ces icônes !
Et si 26 personnes environ ont envie d'avoir les meilleures places pour la revue, alors nous réussissons notre collecte de fonds ! 26 personnes... pour un objectif réussi ! Au final, ça pourrait aller vite !
Avec mon expérience personnelle dans l'univers du crowdfunding, car je rappelle que j'ai pu développer « Paris, ma jolie » intégralement via Ulule, je sais que chaque campagne d'appel au don est un travail intense et un challenge conséquent. Mais on y croit !
 Wilfried Nass : C'est aussi un bon moyen de sonder la foule. Même si nous espérons, au fil des jours, obtenir de plus amples relais médiatiques (un bon début que cette interview, d'ailleurs ;-) ) que celui de notre jeune page Facebook, ce premier « sondage » permet déjà une première approche du public face à notre festival.
 
Courtesy of "Les Boudeuses"

- Vous organisez donc mi-octobre un festival pour célébrer la femme, avec notamment une revue burlesque… Pouvez-vous nous en dire plus ?
Justine Maillard : Le festival s'articulera, pour l'instant (nous sommes en pourparlers pour développer encore plus l'événement et propulser le festival sur une semaine complète d'interventions et d'événements) sur deux journées bien riches en émotions.
Le 13 octobre, l'après-midi sera articulée autour de masterclasses, animées par des artistes burlesques ; « Les Boudeuses » inviteront, pour 20€ par atelier (des tarifs avantageux seront proposés en formules pour les plus intéressées, afin de suivre toutes les classes), à devenir pas à pas une diva en herbe !
Avec bonne humeur et sans prétention aucune, les participantes pourront apprendre l'art d'ôter ses gants et ses bas, préparer une mini-chorégraphie à la chaise, apprendre à évoluer dans l'espace et le maintien du corps à travers les mouvements de scène et enfin, à développer son personnage burlesque le plus intime !!
Ce sont des ateliers, encore une fois, animés dans l'optique d'être des moments de partage, de bien-être et de plaisir ; incomparable donc avec un cours de danse classique ou des masterclasses intensives pour devenir une effeuilleuse professionnelle... Ce n'est pas l'objectif de l'association de se spécialiser dans le burlesque, encore moins de se prétendre une classe de danse. Beaucoup de lieux, de structures sont spécialisées dans cet art et le font avec magie et brio !
La journée s'enchaînera sur une soirée de cocktail de lancement du festival, avec une scène ouverte new burlesque, où l'association à invité les jeunes talents régionaux et environnants à venir nous présenter leurs talents et leurs numéros préférés ! Un défilé de corsets haute-couture sera réalisé par Séverine Dartois, un partenaire actif du festival ; le groupe « Les Pleureuses » viendront montrer aux Boudeuses de quoi ils se chauffent ! Une soirée placée sous le signe du dynamisme, de l'humour, de la bonne humeur et du partage !
 
Wilfried Nass : La seconde journée sera, elle, plus imposante. Vis à vis du lieu, premièrement, qui se trouve être la très jolie salle Pétrarque, qui nous est prêtée gracieusement par la ville de Montpellier ; vis à vis aussi, évidemment, du programme chargé.
 
Sept ateliers se succèderont (et se chevaucheront même un peu) au fil de la journée, sur des thématiques diverses telles que le bien-être, l'apprentissage de l'art de la confection de corsets ou de pasties, celui de la maîtrise du tassel twirling (dispensé par l'internationalement captivante Miss Anne Thropy), du maquillage ou encore de la confection de cupcakes tout en couleurs.
 
Tout au long de la journée seront aussi exposés des stands de créateurs locaux (La Dînette, créatrice des gourmandises précitées-, Séverine Dartois -corsetière-) et moins locaux (François Amoretti -dessinateur et créateur, notamment, de la bande dessinée Burlesque Grrrl-, Folie Vintage -webzine dédié au vintage-, Freak & Chic -créatrice de bijoux et accessoires rétro-). Le tout accompagné d'un petit stand des « Boudeuses », bien évidemment ;-).
 
Précisons d'ailleurs que si ces ateliers pourraient socialement être perçus comme destinés aux femmes, il n'en est rien et les hommes sont, eux aussi, plus que bienvenus !
À la fin de la journée se déroulera une grande conférence autour de « La femme et le corps féminin dans l'art et les médias actuels » qui verra une petite dizaine de personnes intervenir et débattre autour d'Yves-Philippe de Francqueville, psychanalyste montpelliérain spécialisé dans les relations humaines qui endossera à cette occasion le rôle de maître de conférence.
 Enfin, à 20 heures, débutera la partie « spectacle » de la soirée, au programme chargé.
On pourra en effet retrouver sur la même scène Miss Anne Thropy, Lada Redstar et Brian Scott Bagley, soutenus par un groupe jazz de Montpellier, Hippocampus Jass Gang qui jouera donc à la fois les morceaux sur lesquels s'effeuilleront ces trois artistes ainsi que leurs propres morceaux, durant lesquels d'autres invités pourraient faire une apparition, qui sait... ;-)
 
Miss Anne Thropy au lancement de "Paris, Ma Jolie" au Bouillon Racine
Photo by Herve Photograff
 

- Justine, tu collabores une nouvelle fois avec la sublime Miss Anne Thropy, serait-elle ta muse ?!
Justine Maillard : Ahhh... Miss Anne Thropy et moi, c'est une histoire d'amour qui dure... !
Outre que le fait cette grande artiste soit une très bonne amie à moi, Miss Anne Thropy est un personnage haut en couleurs et vraiment incontournable de la scène burlesque. Cette artiste au grand cœur m'a énormément apporté, au travers de nos collaborations, et c'est toujours avec plaisir de l'intégrer dans mes projets . D'autant plus que c'est une véritable artiste multi-cartes ! Une divine effeuilleuse, pétillante et ravissante, mais aussi une voix incroyable de chanteuse de jazz...
En tant qu'artiste photographe, Miss Anne Thropy est incontestablement une de mes muses ; en tant que directeur artistique pour « Les Boudeuses », c'est une artiste de grand talent, généreuse et incontournable .
 

- Qu’est-ce qui vous a donné envie de lancer cette association, et ce projet de festival ?
Justine Maillard : Comme je te le confiais au dessus, « Les Boudeuses » c'est une idée intime, un désir enfoui... partagé avec des gens généreux qui portent la même envie. C'est un jardin d'idées que nous proposons à germer... «Quand Octobre, rose, s'effeuille... » en est la première récolte. Et aux vues de mon parcours professionnel et du milieu dans lequel j'évolue depuis 5 ans, c'était naturel pour moi d'articuler ce projet humanitaire autour de la scène burlesque. Je l'ai ensuite proposé aux autres « boudeuses » et « boudeurs », qui ont été plus que séduits... De là est né le festival, que nous désirions tout d'abord développer dans mon ancienne ville, Reims, pour un « banc d'essai ».
Malheureusement, le projet que nous avions lancé dès mars-avril a dû être avorté en juin, car notre distance géographique n'allait pas en notre faveur. Et même si nous sommes, Wilfried et moi, « nouveaux » sur Montpellier, nous avons désiré relever le défi... en juin, nous avons débuté l'aventure montpelliéraine d'Octobre Rose ! Un réseau, une très belle aventure a débuté. Nous ne regrettons rien face à cet investissement colossal.
Wilfried Nass : Nous avons donc rapidement proposé le projet à la ville de Montpellier qui, ravie, nous a accordé gratuitement le prêt de la salle Pétrarque ; ce qui n'est quand même pas rien quand on voit le prix habituel de location !
Le fait qu'un organisme aussi important que la ville de Montpellier croit à ce point dans un premier projet d'une association qui, à l'époque, n'était pas encore lancée flatte énormément tout en mettant au passage un petit coup de pression. On n'a rien sans rien, n'est-ce-pas ? :-)
 
 
- Je crois également savoir que tu as commencé à travailler sur un nouveau projet photo… Peux-tu nous en dire plus ou est-ce encore secret ?!!
Justine Maillard : Ah ah, ah ! Et oui... même si le temps me manque cruellement, j'ai effectivement lancé un autre processus de création ! Toujours autour de ma thématique principale « l'identité féminine »... et le « corps féminin dans l'inconscient collectif », sur une sensibilité lyrique et à fleur de peau...
Un projet minutieux, de longue haleine, que j'espèrerais présenter sous première ébauche pour le printemps prochain.
 Je n'en dirai pas plus pour l'instant !!
 
Courtesy of Justine Maillard
 

 
- Voulez vous ajouter quelque chose?
Justine Maillard : Un immense merci à tous nos bénévoles, aux artistes qui se lient à nous pour l'événement et la cause, à toutes les personnes qui de près ou de loin nous soutiennent et nous portent au quotidien.
Des bisous à vous tous, ça va être une aventure superbe !
Wilfried Nass : Pareillement, nous sommes effectivement plus que ravis de voir ce projet décoller de jour en jour, recevoir de plus en plus de soutien, rencontrer de plus en plus de gens séduits par l'idée... C'est très touchant de voir autant de personnes impliquées dans ce qui n'était qu'à la base une idée aux proportions bien moindres !
D'un point de vue plus pratique, ça nous rend aussi confiant quant à la possibilité d'obtenir des subventions d'organismes car, rappelons-le tout de même, l'association, de par sa jeunesse, n'a aucun fond et organise, pour le moment, l'évènement grâce aux investissements personnels des membres... à bon entendeur, si un quelconque mécène passe par cette interview ! ;-)
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Merci à vous deux pour cette interview, nous voilà mieux renseigner sur toutes votre actu...
 
Chers Lecteurs, si vous souhaitez participer a cette campagne de récolte de fond il vous suffit de visité le lien suivant:
 

J’ai le plaisir de vous annoncer, que So Burlesque à pleinement participé à cette récolte de fond en proposant des plasties inédits, créés spécialement pour l’occasion et à l'image de l'association « Les Boudeuses » !
Si vous aussi vous souhaitez y contribuer, vous savez où aller.
Donnez... et recevez !

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