SO BURLESQUE INTERVIEW SALVIA BADTRIPES!

Cela faisait longtemps que je n'avais pas posté d'interview de Performer, et dieu sait que ça faisait un moment que je devais poster celle-ci (mille excuses Salvia)... Découvrez cette artiste au corps de déesse, aux talent multiples, qui vous enchante avec ses performances et lors des soirées du Lettingo Cabaret, né de son imagination sans borne...

Assez Parlé, place à l'artiste!


Salvia Badtripes at the Paris Burlesque Festival by Hervé Photograff



1- Salut Salvia, Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
 
Bonjour à toutes et tous, je suis Salvia Badtripes, performeuse pluridisciplinaire et maman du Lettingo Cabaret, mais aussi lectrice de la première heure de So Burlesque ; )
 
2- Que faisais tu avant de te lancer dans le Burlesque ?
 
Oula ! Et bien, après des études littéraires et une école de communication marketing, j’ai travaillé comme chef de projet en agence web. En gros, je gérais la conception de sites internet. Même si ça n’a pas l’air d’avoir grand-chose à voir, mine de rien, ça m’aide beaucoup aujourd’hui dans mon métier artistique.

 
3- Comment as-tu découvert le Burlesque ? Et qu’as-tu aimé dans cet art ?
 
Je pense que ça a commencé quand je finissais mes révisions de partiels devant Paris Dernière à 3h du matin, l’heure où ils diffusaient les documentaires sur le Moulin Rouge, le Crazy Horse, le milieu de la nuit, et… l’effeuillage ! J’ai tout de suite été fascinée par tout ça. Après, il y a eu la découverte du burlesque lors de la première édition du Paris Burlesque Festival, il y a 4 ans maintenant. Une véritable révélation. A partir de là, je suis devenue une véritable addict, je suivais un bon nombre de performeuses à la trace, aussi bien sur le net que lors de leurs diverses prestations.
Ce que j’ai aimé ? La créativité et l’ouverture. Pour moi le burlesque, c’est un art où tout est possible, dans lequel tu peux mêler toutes les autres disciplines.
 
4- Quand as-tu décidé de te lancer ? et pourquoi ?
 
Il y a eu une promesse, en 2010, à la sortie de la première représentation parisienne du Cabaret New Burlesque… une sorte de pari avec une personne qui, à l’époque, m’a encouragée à me lancer. Puis après, en janvier 2011, les cours avec les Kisses Cause Trouble qui m’ont tout de suite convaincue. Ce qui m’a immédiatement séduite c’était, justement, cette opportunité, d’enfin, ne plus avoir à faire de choix entre toutes les disciplines que je pratiquais : pouvoir mêler en un seul et même numéro la danse, le body-painting, le jeu et puis toute la réflexion sur l’univers, l’ambiance, le costume, la musique… Et puis, comme le dit Louise de Ville dans une interview, bizarrement, on t’écoute beaucoup plus quand tu es en petite culotte (rires).
J’avais enfin le langage et l’occasion pour dire ce que j’avais depuis longtemps envie d’exprimer. Sur scène, j’ai envie de lancer un appel à la vie. Ca fait un peu pompeux dit comme ça, et pourtant. J’ai envie d’inviter le public à vivre, que ce soit en osant à son tour monter sur scène, saisir ses rêve, ou simplement en s’autorisant à vibrer, à s’émouvoir, à s’émerveiller le temps d’une performance.

 
 By Tracquis Gaëtan
 
5- Tu as choisi le nom de Lady Salvia Badtripes, comment t’es venu l’idée de ce moniker ?
 
Ca s’est fait en deux temps. Au début, c’était Mademoiselle Salvia. J’aimais bien le côté français et romanesque du mot « mademoiselle » et la sonorité mystérieuse et italienne de « salvia ». Pour la petite histoire, la salvia c’est une plante hallucinogène. Ca collait bien au personnage que j’avais envie d’élaborer : un personnage en hommage à la féminité dans ce qu’elle a de mystérieux, d’enivrant et d’addictif.
Quelques mois plus tard, j’étais au bal vintage de Ménilmontant avec des amies des Kisses. Je dansais comme une petite folle quand soudainement je me suis sentie mal, et je me suis effondrée au milieu de la foule. Et là, Lena Where me dit « Ce n’est pas Mademoiselle Salvia qu’il faut que tu t’appelles mais Lady Badtrip ». Que cela ne tienne, je suis devenue Salvia Badtripes, mais « es » à la fin, pour le petit clin d’œil au côté viscéral que j’aime intégrer dans mes shows.
 
6- Peux-tu nous parler de tes différents numéros et quel a été ton processus créatif ?
 
« Origines » - une créature sauvage entre en transe et se libère de ses entraves
Au début, ça a été très exutoire. Je pense que j’avais besoin de sortir tout ce que je gardais en moi dans des shows libérateurs comme « Origines », mon premier numéro, très sombre, assez violent, au niveau de la chorégraphie comme de la musique. Les premiers numéros ont été créés dans cette veine. Au final, c’était beaucoup de « one shot ». J’aimais bien créer les numéros en fonction de ce que j’avais à sortir, à dire. « Automate » - un pantin lugubre prend peu à peu vie Puis il y a eu cette improvisation, un soir, où est né le numéro
« Automate ». Un mélange de body-painting, de gestuelle saccadée, et enfin, un peu d’humour, de poésie, de légèreté. Le côté mécanique des mouvements, le recours à un maquillage très important me permettent de mettre à distance le côté érotique. En fait, c’est pour ça que souvent je me considère plus comme performeuse effeuilleuse que proprement effeuilleuse burlesque. Ce que j’aime, c’est décaler l’effeuillage dans une atmosphère plus onirique et sombre afin d’entrainer le public dans mon univers.
« Burning Magic » - quand une pin-up se fait planter car son Jules est parti au Burning Man
Il y a également « Burning Magic », le seule numéro new-burlesque de mon répertoire. C’est un peu un ovni en fait. Pour le scoop, il a été conçu pour un être cher. C’est donc truffé de références et de clins d’œil que seuls mes proches comprennent. Pour le grand public, c’est un hommage à la communauté Burner (les adeptes du Bruning Man) dont je suis très proche et avec qui je travaille de plus en plus.
« Mystic Vision Before Dying » - une vision mystérieuse et sensuelle qui entraine dans l’Au-delà
Et enfin, il y eu le numéro créé pour le peep show du Paris Burlesque Festival de cette année sur le thème de la fête des morts : ambiance onirique toujours, maquillage façon sugar skull, costume de sorcière tribale. L’idée de ce numéro est de présenter une sorte de vision mystique et sensuelle qui arriverait juste avant l’heure de mourir, une créature envoûtante dont le corps charme et le visage effraie, qui attire le défunt et l’invite à la rejoindre de l’autre côté.

 
by Le Clown Seb, MUA: Iona Body Painting

 
7- En parallèle de tes performances Burlesque tu fais du Body Painting, parle nous de cette activité, comment t’es-tu lancée dans cette aventure ?
 
Alors ça remonte à fort fort loin dans le temps… 2007, en boite de nuit, un charmant jeune homme peignait sur les gens. J’ai trouvé ça absolument génial comme idée. A l’époque, ce n’était pas du tout autant à la mode qu’aujourd’hui. Du coup, j’ai gardé contact avec le body-painter et de fil en aiguilles je m’y suis mise. Au début de temps en temps, sur la famille, puis sur les amis, puis en soirée, puis comme bénévole en festival… puis est arrivée la première demande de prestation. Ce que j’adore, c’est comment le tracé prend son indépendance.
Ces derniers temps, je travaille beaucoup sur des grosses pièces sur modèle (torse, dos, bras) : 5min avant je suis incapable de te dire ce que je vais faire. C’est au fil des lignes du corps, de l’alchimie qui opère entre le modèle et moi, que la pièce se profile, que le style évolue. En plus, en ce qui me concerne, ça tient presque de la méditation, quand je peins sur les gens, ça m’absorbe complètement. Quand j’ai terminé je suis épuisée, mais totalement relax (rires).
 
8- Tu es également à la tête des soirées du « Lettingo Cabaret » (Le Cabaret du Laisser aller ?!) peux-tu nous parler de ces soirées éclectique pour lesquels tu fais des partenariats ?
 
Je préfère traduire par « lâcher prise » ; ) c’est d’ailleurs le slogan de la soirée « Venez, venez au cabaret… et lâchez prise ». L’aventure a commencé avec l’envie de réunir mes amis artistes, qui évoluent chacun dans des milieux différents et qui n’ont pas toujours l’occasion de se rencontrer, au sein d’une seule et même soirée. J’avais envie de faire le pari que le public des uns pouvait être le public des autres et qu’il y avait peut-être aussi de belles collaborations en devenir.
La soirée en elle-même est vraiment centrée autour de l’expérience public (attention, c’est la marketeuse qui parle (rire)). Dès 19h, le public plonge dans l’ambiance avec des animations : body-painting, tatouage au henné, cérémoniel d’accueil, live painting… proposées selon la thématique. En suite, le spectacle commence. A chaque fois, il est conçu comme un voyage dans un univers singulier, où on raconte une histoire. Le public part à la découverte d’un monde onirique, guidé par la maitresse de cérémonie, où il va rencontrer diverses créatures.
Tu évoquais les partenariats. En effet, dans la mesure du possible, j’essaye de monter des partenariats avec de créateurs. Ca apporte aux Lettingo Cabarets un aspect plus spectaculaire, et pour eux, c’est une jolie visibilité via les photos et les vidéos qui sont publiées. Alors, après la 6e édition, je peux dire que le projet commence à apprendre forme ! C’est en grande partie grâce à l’équipe avec qui je travaille et qui me suit depuis le début, tout particulièrement la graphiste, A Poil Sous La Lune, qui nous a réalisé le logo et nous invente chaque mois de superbes flyers ! Et puis biensur, grâce à tous les artistes qui nous ont fait confiance. On a eu la chance d’accueillir pas mal de figures de la scène burlesque et pas mal d’autres performeurs repérés, du coup ça incite le public à venir, et ça encourage d’autres artistes à se rapprocher de nous. Bref, l’idée c’est qu’à la fin, tout le monde reparte avec le sourire et de beaux souvenirs, et en général, c’est ce qui se passe. Alors pourvu que ça dure ! ^^

 
by Scan Art, Au Lettingo Cabaret #Cabinet de Curiosités
 
9- Cette année tu étais au Paris Burlesque Festival, en tant que « Peep Show Temptress » et Catcheuse. Parles-nous de cette expérience.
 
Eu… un rêve qui se réalise ? Faut imaginer la charge émotionnelle de la chose : j’ai découvert le burlesque lors du 1er PBF. Et là, d’un coup, quelques années plus tard, je passe de l’autre côté du rideau ! C’était juste magique. En plus, le thème était en plein dans mon univers :j’étais comme un poisson dans l’eau. Parallèlement, ca a été vraiment génial de pouvoir travailler avec Juliette Dragon et son équipe. J’y ai fait plein de supers rencontres qui ont découchés sur de supers collaborations et de belles amitiés, donc vraiment. Top, top top sur toute la ligne !
 
 
10- Hier (le 12 Novembre 2012) était diffusé le film « Tournée » de Mathieu Amalric, je vais donc bien évidemment te demander de me parler du Larp (Live Action Role Play – Un jeu de role grandeur nature) de ce qui aurai pu etre la suite du film, auquel tu as participé ave Cherry Lily Darling et une trentaine d’autres personnes… Comment as-tu atterris sur le projet, comment ça s’est passé, raconte nous tous.
 
  Il se trouve que j’ai Evie Lovelle du Cabaret New Burlesque dans mes contacts, et c’est elle qui a publié l’annonce du casting pour participer à cette expérience. Du coup, en grande fan du film «Tournée» (et vu l’importance que ça a eu dans mon parcours) j’ai postulé. Pour moi, pas question d’incarner une des stars du film, je trouvais beaucoup plus intéressant d’imaginer la vie d’un des personnages secondaires et de lui redonner un peu de couleurs. Du coup, j’incarnais Madeleine, l’ex de Joachim.
On avait rendez-vous à 18h dans un grand lieu, type entrepôt. Brief, quatering… on découvre les règles, le principe du jeu, et les autres participants aussi. Il y avait beaucoup de rôlistes (amateurs de Jeux Grandeur Nature), du coup, Cherry Lyly Darling et moi, on était un peu impressionnée au début. Et puis finalement, les exercices d’échauffement nous ont mis dans l’ambiance.
En suite, il y avait la projection du film « Tournée », pour se remettre dans le bain. Et dès que le film a été terminé, paf ! on plongeait dans le jeu jusqu’à 4h du matin ! Ce qui a été le plus excitant et vertigineux, c’était de voir combien tout le monde était dans son rôle, on a véritablement effectuer une plongée dans un monde parallèle. On était vraiment dans la peau de nos personnages, jusqu’à parfois ressentir leurs émotions.
Dans le cadre du jeu, il y avait une « audition », prétexte à une sorte de scène ouverte pour les participants. Du coup, Cherry et moi on a peu présenter des numéros, et assister aux premiers pas burlesques de bon nombre de jeunes femmes. C’est vraiment chouette comme tout ! En gros, plein de belles rencontres, une superbe expérience, et une jolie collection de souvenirs bien intenses !

 
by Fabien Baron Von Stinson, MUA : Iona Body Painting
 
 
11- Quels sont les pire et meilleur souvenir de ta jeune carrière ?
 
Le pire et le meilleur sont en clubbing je pense…
Le pire ? une performance en clubbing, mal passée, et un gros différent avec l’organisateur avec qui le ton est monté très haut très fort… Grrrr… j’en ai encore les dents qui grincent.
Le meilleur ? les retours du public des clubs qui ne connaissent pas le burlesque ni l’effeuillage, les étoiles dans leurs yeux…
Non, en vrai, le meilleur ? C’est à chaque Lettingo. Le sourire des artistes, le sourire du public, et cette espèce de joyeuse convivialité qui réunit tout le monde à la fin, c’est sensation que oui, tout le monde est content d’avoir partagé ce moment unique ensemble ! Me dire que je participe à rendre ça possible… wow !
 
12- As-Tu des Performers Burlesques Préférés? Si oui lesquels et Pourquoi?
 
Le premier nom qui me vient : Brian Scott Bagley. Pour moi c’est la quintessence du show man, il mêle technique irréprochable, avec un jeu scénique ultra efficace, à un teasing irrésistible, le tout avec des costumes complètement déjantés… Et puis cette sensualité dans la danse ! Personnellement je suis toujours complètement skotchée.
J’ai découvert grâce à toi Vicky Buterfly, qui impose vraiment le respect.
Sinon, j’ai un petit faible pour Rita Lynch que j’ai pu côtoyer au quotidien pendant 3 jours : le genre d’expérience qui te fait dire « ça, c’est une performeuse ! ».
Sinon, Lila Chupa Hoops, parce qu’on a beau être amies, je suis aussi sa première fan. La façon qu’elle a de mêler une technique de jongagle, à du burlesque, le tout avec une sensualité, un dynamisme ! et ce côté pétillant ! Moi qui suis dans un univers très dark, ça me fascine et ça me conquit ! ^^
by Pascal Brizard
 
13- Aimerais-tu ajouté quelques choses avant que l’on ne se quitte ? Répondre à une question que je n’ai pas posée ?
 
Mais d’où sort donc ce chat qu’on voit sur les flyers du Lettingo ? C’est un hommage à ma « petite princesse des rues » comme j’aime à l’appeler, une délicieuse petite orientale toute noire qui vit sous mon toit et dont la présence est bien précieuse quand je rentre de perf à 5h du matin, et que Mr Badtripes dort profondément ; )
 
 
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